Des loulous acides et doux
 
En janvier dernier, Mathilde Monnier et Jean-François Duroure ont présenté leur duo « Pudique acide », sur une musique de Kurt Weill, dans le cadre des deux journées consacrées aux « jeunes loups de la danse » à Rennes. Ils ont sans difficulté émergé des loulous aux dents souvent plus pointues que leur chorégraphie… Aujourd’hui, ils arrivent à Lyon, pour présenter cet acide qui s’est doté d’une seconde partie, créée à l’occasion de ce passage à la Maison de la danse.
Les lyonnais aficionados de la danse contemporaine retrouveront avec plaisir la belle Mathilde, qui dansa jadis chez Michel Hallet-Eghayan, avant d’intégrer la compagnie de François Verret, et son co-équipier, qui fait partie de la troupe Pina Bausch.
 
Au vu de quelques plans sur une bande vidéo, il apparaît évident que « Pudique acide » est une chorégraphie vive, énergique, intentive mais rigoureuse, prolixe et maitrisée, et résolument moderne, au sens le plus noble du terme : un mélange de réaction contre le classicisme ancien ou nouveau, et d’utilisation lucide et réfléchie des codes actuels. « On voulait des choses hypertendues, sans relâche, un constant travail sur le rythme, déclenché beaucoup par les musiques et les costumes » disent-ils. On les croit et on est tout près d’aimer bien fort ce duo doux et piquant.
 
F.C.
Le progrès – 4/11/1985