" Les jeunes loups de la danse " servaient, ce week-end, dans la même écuelle du ronron en boîte et un morceau de choix. De quoi prendre le pouls de la jeune chorégraphie enropéenne. (.) Mais à force d'en parler il fallait bien que l'on en vît la queue. Mathilde Monnier et Jean-François Duroure - la première vient de chez François Verret , le second est entré chez Pina Bausch - furent bien les seuls à donner le sentiment du neuf. Une danseuse hiératique, très sévèrement codifiée sur des extraits de l'Opéra de Quat'sous ; une manière de tango magistralement exécuté en kilt ; tous les ressorts d'un rite dont les règles insolites s'imposent comme absolument nécessaires. Chacun s'appuie sur les forces et les faibles de l'autre, et produit des élans de ses chutes, qui en font un couple sacré, inséparable, juste le temps de ce " Pudique Acide " (c'est le titre de la pièce). Même éloignés l'un de l'autre, sur la scène, ces deux-là savent danser ensemble, avec la justesse d'un corps à corps sans tricherie, sans cabotinage mais non dénué d'humour. L'ampleur naturelle des phases inscrit dans la mémoire d'heureuses assonances. Le sens est encore caché de ce petit sonnet, nous sera au compte-goutte, révélé, à chaque prochaine représentation. Frottés à ce morceau de choix, les autres devront aiguiser leurs crocs. homo homini lupus hurlait dé

Brigitte PAULINO-NETTO
Libération
1er Février 1985