fous de cinéma

Un drôle de spectacle sur la cinéphilie, par un trio de larrons à l’humour désinvolte.

Conférence, spectacle, performance ? Le dispositif choisi pour Nos images par l’auteur Tanguy Viel et les chorégraphes Mathilde Monnier et Loïc Touzé se fonde sur une affirmation : « Rien sans doute ne remplace le cinéma. » Pour contre-attaquer aussitôt : « Mais peut-être, en conjugant la danse et l’écriture, pourrait-on dessiner sur une scène les contours de notre cinéphilie. » A l’avant-scène, assis devant son ordinateur, Tanguy Viel lit son texte, évocation d’un top ten de ses films préférés, de La mort aux trousses, qui met en scène un homme qui n’existe pas, aux comédies musicales américaines et même françaises, grâce à Jacques Demy qui a réussi à sortir Cherbourg de l’anonymat, qui constituent « un genre qui mise sur la réparation du genre humain ».
En arrière-plan, la danse surgit non comme une illustration des scènes ou des thématiques évoquées, mais comme un saut, physique et chorégraphique dans nos images cinéphiliques. Un contrepoint où coïncident danse et pantomime, d’une imitation hilarante de Louis de Funès à l’apparition d’Irma Vep en combinaison noire de la tête aux pieds, posture figée et masque fixe, pour finir sur un duo de portés lentement exécutés, jouant du contrepoids pour défier l’équilibre.
Epilogue participatif : les trois larrons proposent au public un questionnaire cinéphilique, un concentré de l’humour désinvolte où puise Tanguy Viel pour dézinguer les idées reçues. Un régal.

fabienne arvers
les inrockuptibles – 11/05/2011