Festival Uzès danse l'intime et l'universel

Le festival gardois ouvre samedi pour une semaine de représentations.

Les créations de cinq jeunes artistes venus de toute l'Europe sont le fil rouge - intitulé LOOPING - du festival Uzès danse, précédé de résidences dans l'année. Pas de thème pour ce temps fort du mouvement en émergence. Par contre, un sujet récurrent apparaît, en relation avec la marche du monde que les chorégraphes prennent à bras le corps. « L'idée du festival est de faire un état de la danse contemporaine, remarque Liliane Schaus, la directrice d'Uzès danse. Or, elle apparaît éminemment politique. Les spectacles traitent du rapport de l'intime et du collectif, de la place de l'individu dans la cité. »

C'est tout à fait vrai pour City maquette de Mathilde Monnier, en ouverture
: soixante interprètes, amateurs de tous âges, d'Uzès et de Montpellier, forment des communautés. Il y a là des enfants de 7-8 ans, des adolescents en cours de formation au conservatoire, des chanteurs de chorales, des seniors adeptes des danses de salon ou de théâtre, des sportifs... Ils se croisent, se déplacent, dansent, dessinent, à la craie, leur ville rêvée sur le plateau... Ce spectacle étonnant est, en fait, une étape de travail et de recherche d'un opéra chorégraphié, commandé à Mathilde Monnier par l'Orchestre philharmonique de Berlin.

C'est une nouvelle version de l'opéra Surrogate cities d'Heiner Goebbels pour qui « dans les rapports de pouvoir au sein de la ville, le solitaire a toujours le dessous. » Mathilde Monnier l'expérimente en faisant coexister deux axes dans sa mise en scène : « Le premier repose sur l'imaginaire des enfants. Le second se nourrit des représentations de plusieurs groupes de personnes, censés représenter différentes couches sociales organisationnelles et autonomes. » Sur la scène, les enfants utilisent de grands cubes pour fabriquer des maisons. Des écrans vidéos, au centre, diffusent des images de cités.

Avec City Maquette, Uzès donne un rôle fort à des anonymes, toutes catégories. Une manière de rappeler que tout être humain a sa place dans la danse du monde.


Muriel PLANTIER

Midi Libre
11 juin