Dix créations pour dresser l'état des lieux de la danse contemporaine française : le pari, tenu l'été dernier en Avignon, rebondit à Sceaux. (.) Par ailleurs les propositions faites sur le répertoire par Mathilde Monnier-Viola Farber sont doublement intéressantes en ce sens qu'elles interrogent le principe de création de la même façon qu'une peinture peut présenter plusieurs strates " retraçant " ses étapes de création (les demoiselles d'Avignon de Picasso), et qu'elles incluent dans cette recherche la collaboration avec des musiciens, " leurs interlocuteurs à la fois naturels et originels ". Mathilde Monnier a voulu rendre hommage à Viola Farber, qu'elle connut au CNDC d'Angers et dont elle fut ensuite l'une des interprètes. Avec les musiciens Louis Sclavis, son complice depuis déjà quelques spectacles, et Henri Textier, qui connaît bien Viola Farber pour avoir accompagné ses improvisations à l'époque du CNDC. Des reprises d'anciennes pièces de Viola Farber se superposent à une partition chorégraphique réglée magistralement par un jeu de lumières présentes concrètement dans l'espace sous la forme de réflecteurs argentés. Une rigoureuse leçon d'improvisation.

Fabienne ARVERS
Libération
17 et 18 Octobre 1992