frere&sœur

création du 20 au 27 juillet 05 . cour d’honneur du palais des papes . festival d’avignon

Si Publique, mon précédent spectacle, ouvrait une voie de recherche vers la notion de plaisir, la nouvelle pièce pose l'expérience du désir comme une condition de l’être ensemble et du vivre ensemble.

L’idée n’est pas de penser cet être ensemble sur la base d’un vaste collectif, mais de dégager ce que Roland Barthes nomme “les petites communautés“, sorte de bulle autonome arc-boutée face au monde extérieur.

Frère&sœur se construit autour de la notion de scène comme un espace fictionnel, suite de courts récits qui constituent les différentes parties de la création. Dans la mise en scène de ces groupes, je souhaite développer l'idée de confusion des personnes et de leurs rôles. Essayer de créer un chaos et un malaise sur la reconnaissance du "qui est qui?” pour une mise en abîme de l'autre comme de son propre désir. Tenter de croiser un autre et en même temps d'inventer et d'interroger la nature discontinue de la relation à l’autre. Il s’agit de se dégager et de s’arracher à soi dans une certaine impudeur et dans un mimétisme par rapport à ceux que l’on croise. L'identité devient alors un objet changeant.

Tous ces personnages provisoires se ressemblent, ils se comportent avec une similitude étonnante et leurs préoccupations se recoupent invariablement. Ils pourraient n’être qu’une unique et même personne et pourtant ils sont multiples, interchangeables, transitifs. Les rôles s’avèrent être de pures voix qui pénètrent les corps et les abandonnent, ouvrant une vision, celle des corps multiples que nous possédons, que nous construisons et que nous représentons face à l’autre.

Cette création s'articule aussi autour de l'idée du recommencement, non comme une répétition mais comme un renouvellement infini, un nouveau départ vers un destin à chaque fois différent et redistribué. Un même point de départ suscitant un autre dénouement possible, une autre interprétation du chemin reste à faire. Comme un mouvement qui prétend renouveler ce qui a été, en se transformant et se dirigeant vers une autre issue, il s'agit de vivre de manière réitérée une expérience à chaque fois réinterprétée, et de choisir des variations, des redoublements, des modulations pour évoquer un même qui est toujours autre.

C’est à partir de cette structure que le spectacle va se construire et trouver son identité. Il s'agit de se donner trois ou quatre tentatives, afin de laisser de nouvelles chances à un groupe pour s'élancer vers d’autres expériences à vivre.
Reprendre à chaque fois de manière différente l’histoire en introduisant à chaque séquence un autre destin, un autre dénouement. Chaque passage est sous-tendu par une question qui est aussi sa destinée. Ces trois trajectoires correspondent à des lieux communs de l'être ensemble : celui du désir, celui de la violence et une dernière partie qui se constitue sur la mémoire de ces expériences traversées en commun.

Chaque partie de ce spectacle fait également correspondre une approche de la scénographie et de l'espace spécifique à son dénouement. La traduction scénique de chaque scène est pensée en fonction de sa destinée. Tous les éléments scéniques, musicaux et lumineux fonctionnent en lien, en interdépendance, en résonance et en réseau. Il s’agit de traiter sur le même plan tous les événements sans privilégier une forme dominante mais au contraire en donnant à toutes les composantes du spectacle la même force et la même importance.

Le compositeur erikm crée la musique du spectacle dans l’idée de dégager un espace sonore et musical directement lié à la scénographie d’Annie Tolleter.

Stéphane Bouquet, écrivain et scénariste, accompagne en élaborant à partir des évènements scéniques, un récit ou une intrigue générale pour renforcer la dimension organique du spectacle, sa logique de déploiement et de reprise. Eric Wurtz créera les lumières et Dominique Fabrègue les costumes. mathilde monnier / stéphane bouquet


chorégraphie mathilde monnier
musique eRikm
scénario stéphane bouquet
avec jérôme andrieu, trisha bauman, davy brun, benoît caussé, yoann demichelis, herman diephuis, eRikm, julien gallée-ferré, natacha kouznetsova, micha lescot, i-fang lin, joel luecht, ayelen parolin
scénographie annie tolleter
lumière éric wurtz
costumes dominique fabrègue

production festival d’avignon, centre georges pompidou - les spectacles vivants, festival d’automne 05 - paris, maison de la culture d’amiens, théâtre des salins - scène nationale de martigues, deSingel - anvers, tanz im august - internationales tanzfest berlin, centre chorégraphique national de montpellier languedoc-roussillon

Presse

une chorégraphe au sens large
evene.fr - 23/11/2005
La fratrie en cent postures
L'Humanité - 23/07/2005
Avignon Fraternelle Monnier
Midi Libre - 21/07/2005
Des guitares qui bandent
TOC magazine - 01/07/2005
Mathilde Monnier dans la cour d'honneur
La terrasse - 01/06/2005