Virgile Dagneaux




Micro résidence 2023
août - septembre 
Halle Tropisme
 

Flétrir (titre provisoire) 

A l’aube de mes 40 ans, j’entame un nouveau cycle, fait de rouille et de résilience.
Il prendra la forme d’un seul en scène, où s’entremêle le chorégraphique, le gesticulé, le drôle et l’intime.

Je me pencherai dans un premier temps sur ce qu’il reste de mon corps, avec ses cheveux qui tombent et ses genoux qui trébuchent. M’appliquer à en faire la cartographie, puis un inventaire de ses gestes : que reste-t’il de 20 ans de pratique, de tournées et de fêlures ?
Puis j’ajouterai à ces gestes un dialogue avec des dispositifs mécaniques, empruntés à la magie nouvelle. Ces mécanismes - perturbant le réel - entraineront mon corps - ce fidèle compagnon ! - dans une lutte contre ma propre entropie. 

J’ai bientôt 40 ans et je suis toujours somnambule, coincé quelque part entre mes rêves et la réalité. Que mon entropie soit une fête, habitée de gestes dansants.


Virgile Dagneaux

Montpelliérain depuis toujours, j’ai débuté la danse par les claquettes à 8 ans. Puis  quelques pas supplémentaires m’ont mené au classique, à la danse contemporaines. En 2001, je tombe éperdument amoureux de la danse Hip-hop. J’y découvre une richesse incroyable, basée sur la singularité de chacun, mais aussi, un aspect philosophique, de partage, d’entraides et d’égalité. Mon envie de scène me conduit bientôt à collaborer avec Leela Petronnio, Anne-Marie Porras, Salia Sanou, Jérémie Bélinguard et Kader Attou, avec lesquels je tourne depuis plus de 20 ans sur les plateaux du monde entier. En 2018, j’assiste Kader Attou et Mourad Merzouki sur la création Danser Casa, une rencontre avec de jeunes danseu.rs.ses marocains qui me bouleversent de leur générosité. En 2015, je fonde alors la compagnie Virgule, devenant aussi créateur d’histoires, en quête d’un théâtre physique et chorégraphique. 

En 2017, nous créons Pingouin*, un conte jeune public dansé. Avec plus de 150 représentations sur plusieurs continents, ce spectacle enchante un vaste public. Ma grande fierté c’est qu’il aura en même temps joué à l’Opéra Bastille mais aussi sur un terrain de basket dans une Favela de Buenos Aires. Un séjour Argentin de quelques mois m’amènera à Co-Chorégraphier avec Benjamin Tricha et Edgardo Mercado, El Ultima Bale del Rey, au théâtre San Martin. Une trentaine de jeunes danseu.rs.ses argentin.e.s, à part égale issus des quartiers pauvres de la Ville et du jeune Ballet du Théâtre San Martin se rencontrent alors le temps d’une « satyre royale » , jouée un 14 juillet. 

En 2018, j’écris Monstres, un pas de deux singulier et nourrit par la rencontre avec deux danseurs hors-normes. Au travers des corps de Manuel et de Kwamé, on parle de différence, de la notion d’étrange, de vivre-ensemble. 

En 2022 est crée Les Monts Brumeux - l’histoire d’un homme qui pleut - mêlant danse, cirque, théâtre physique et magie nouvelle. Une pièce généreuse, multipliant les petites histoires et me donnant l’occasion d’expérimenter d’autres médiums : les corps narratifs, la farce et le détournement d’objets.

Depuis 2023, en parallèle de mes créations pour les théâtres, je me tourne vers des formats tout-terrain, avec pour boussole un axe qui m’est cher : Aller-vers.


crédit photos Luca Ianelli